Webinaire Théâtre & Transitions : écologie profonde, intelligence collective (Ttépic)

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Publié le 23 avril 2024 Mis à jour le 23 avril 2024
Date(s)

du 2 février 2024 au 30 mai 2024

Lieu(x)

En ligne

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Webinaire du groupe interuniversitaire Théâtre & Transitions : écologie profonde, intelligence collective (Ttépic).    

Le programme Ttépic entend mettre en œuvre les idées d’intelligence collective et d’ouverture intersectorielle dans ses propres pratiques scientifiques pour questionner la manière dont le théâtre, comme potentiel activateur de transformation, peut participer aux appropriations sensibles des paradigmes de l’écologie profonde et de l’intelligence collective.   

Le webinaire est un espace accessible à toutes et tous au service d’objectifs communs. Il accueille et fédère des chercheuses, des chercheurs et des artistes de différentes disciplines (arts du spectacle, géographie, physique, biologie, agronomie, droit, sciences de gestion, anthropologie, histoire, sciences politiques, philosophie, littérature et autres arts) dans un esprit de décloisonnement et de collaboration, pour aborder des questions d’éco-poétiques et d’arts participatifs.      

Le groupe inter-universitaire Ttépic réunit les Universités Côte d'Azur, Lille et Paris 8.

Les liens zoom sont disponibles sur demande à theatre.transition@gmail.com.
 

15 janvier 2024 : "Scén-eau-graphies à l'ère de l'Anthropocène"

Cette séance propose d'explorer le tournant vers l'eau dans les arts de la scène contemporaine. Traçant d'abord l'histoire entre le théâtre et l'eau, nous allons nous plonger dans la multiplication récente des engagements artistiques avec l'élément aquatique ainsi que dans les croisements avec la philosophie post-humaniste afin d'examiner si l'eau peut servir de modèle conceptuel et esthétique pour une nouvelle éthique écologique.

Anna Street est MCF en études théâtrales à l'université du Mans. Elle a obtenu son double doctorat à Sorbonne Universités et à l'Université du Kent à Canterbury après un Master en philosophie à la Sorbonne. Traductrice de dix volumes dans la collection Les Petits Platons, ses publications comprennent également les volumes coédités Inter Views in Performance Philosophy (Palgrave 2017), Genre Transgressions : Dialogues on Tragedy and Comedy (Routledge 2023), ainsi que des articles sur la comédie et la philosophie et, plus récemment, sur le théâtre des immigrés et des réfugiés. Co-convocatrice du réseau Performance Philosophy et coordinatrice du projet Performing Water, ses recherches actuelles portent sur le rôle du non-humain dans l'art et la performance, notamment celui de l'eau.

2 février 2024 : Dialogue : "D'une lumière à l'autre: changer la nature de l'arbre" avec Daniel Van de Velde et Véronique Perruchon

Cette séance est une proposition de promenade esthétique et philosophique en compagnie de Véronique Perruchon et Daniel Van de Velde où les arbres nous aideront à ne pas perdre le sentiment d’être des organismes vivants.
Daniel Van de Velde sculpte et écrit. Il creuse des arbres délaissés, mettant à jour quelques cernes de croissance. Le tronc évidé et segmenté, la sculpture devient un vide contenu qui absorbe le regard, le rend terrestre et cosmique à la fois. Ses œuvres installées en extérieur ou en intérieur donnent la mesure du lieu où elles s’inscrivent.
Véronique Perruchon, professeure en Arts de la scène, est spécialiste de la lumière de spectacle. Elle s'intéresse à la transition écologique qui impacte le secteur par le passage au "tout LED" ; et, parallèlement, elle propose une réflexion sur la lumière naturelle en interrogeant la possibilité d'une dimension écosophique de la lumière dans le champ du spectacle vivant.

19 février 2024: Conférence-débat avec Glenn A. Albrecht: "Émotions et créativité des Terriens" 

Glenn A. ALBRECHT, philosophe de l’environnement, associé honoraire à l'École des géosciences de l'Université de Sydney :
Dans mon livre, Earth Emotions (2019), je défends l'idée que ce sont nos émotions qui doivent être au cœur de notre réponse aux crises actuelles telles que le chaos climatique, la détresse des écosystèmes et l'extinction des espèces. Il semble que les faits seuls ne soient pas capables de générer une perturbation majeure du statu quo, mais que les faits conjugués aux émotions qui les soutiennent seront des agents de changement efficaces. Je suggère que certaines mentalités et actions "terraphthoranes" (destructrices de la Terre) sont désormais typiques de l'Anthropocène ou de la période de domination "dysbiotique" de l'homme sur l'ensemble de la nature. À l'inverse, certaines mentalités et actions "terranasciennes" (créatrices de la Terre) peuvent être à la base d'une nouvelle ère, le Symbiocène, ou période de collaboration symbiotique entre l'homme et la nature. Ces termes sont dérivés de terra, du latin "terre", du grec phthorá, qui signifie "corruption et destruction" et du latin nātūra, qui signifie "naître ou créer". Les interactions entre ces deux forces dramatiques dans nos personnalités, nos cultures et nos politiques sont maintenant à un point crucial. Les terranascientifiques ont un rôle essentiel à jouer à cet égard. Allons-nous continuer à permettre aux terraphthoriens de commettre un "meuacide" (mort émotionnelle), ou allons-nous créer un Symbiocène qui nourrit nos émotions terrestres sumbiophiles ? C'est dans ce drame ancien que se jouera l'avenir des humains et de la plupart des non-humains de la Terre.
Glenn A. Albrecht vit à Blackheath, sur les terres des Gundungurras, dans les Blue Mountains de la Nouvelle-Galles du Sud, en Australie. Retraité de l'université Walter Murdoch, il est actuellement associé honoraire à l'École des géosciences de l'Université de Sydney, continue à travailler en tant que philosophe de l'environnement et a publié Earth Emotions chez Cornell University Press en 2019, publié en français et en espagnol en 2020, en néerlandais en 2024. Dans de nombreuses publications et conférences publiques au cours des deux dernières décennies, le Dr Albrecht a développé le thème de la psychoterratique (psyché-terre), ou des états émotionnels négatifs et positifs liés à l'état de la Terre. Les nouveaux concepts qu'il a développés sont désormais bien établis dans la littérature scientifique internationale, dans les nouvelles thèses de recherche et inspirent de nombreux créateurs dans les domaines de l'art et de la musique. S'il est surtout connu pour avoir créé le concept de solastalgie, ou l'expérience vécue d'un changement environnemental négatif, son travail le plus récent développe le méga-mème du "Symbiocène", un état futur où les humains se réintègrent au reste de la nature. Un livre portant ce titre devrait être achevé d'ici la fin de l'année 2024.

8 mars 2024 : Conférence-débat avec Julie Sermono : "Arts vivants/écologie : le travail des affects"

En quoi le souci de l’écologie (en tant que donnée scientifique, mais aussi en tant qu’horizon politique, culturel ou philosophique) affecte-t-il les manières de concevoir, jouer et recevoir des œuvres ? Qu’est-ce que les formes et les pratiques du spectacle vivant nous donnent à percevoir des multiples réalités et pensées de l’écologie ? Dans quelle mesure renforcent-elles ou modifient-elles les sentiments qui leur sont associés ? De quels mobilisations et attachements écologiques les arts vivants sont-ils le fruit et/ou le vecteur?

Telles sont les questions qui animent le programme de recherche AVETA (Arts Vivants / Écologie : le Travail des Affects), qui se déploie à la Manufacture-Haute École des Arts de la scène de Suisse Romande (Lausanne) depuis septembre 2022.
Dans le cadre du webinaire, Julie Sermon partagera les hypothèses fondatrices de cette recherche, les méthodes de travail de l’équipe AVETA (composée de sept chercheur·e et artistes-chercheur·es), et les premiers fruits de leurs explorations.

Professeure en histoire et esthétique du théâtre contemporain à l’Université Lyon 2, Julie Sermon est l’autrice ou la co-autrice de plusieurs ouvrages consacrés aux renouvellements des langages, des formes et des pratiques de la scène théâtrale et marionnettique. Depuis 2017, elle consacre l’essentiel de ses activités d’enseignement et de recherche aux relations, à double sens, qui peuvent se nouer entre les arts de la scène et l’écologie (voir Morts ou vifs. Contribution à une écologie sensible, théorique et pratique des arts vivants, éditions B42, juin 2021 ; Théâtre/Public n°247, « La condition écologique », avril-juin 2023).