Cycle de conférences 2025 Analyse du discours poétique d'H.F. Thiéfaine
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du 6 janvier 2025 au 16 juin 2025
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Françoise Salvan-Renucci (MCF HDR, Université Côte d'Azur, CTELA) poursuit en 2025 le cycle de conférences sur l'Analyse du discours poétique et musical des textes d'H.F Thiéfaine.
Les dates programmées en 2025 (les descriptifs sont ajoutés au fil de l'eau) :- lundi 6 janvier 2025 à 18h : « on the road again, men ! » : présence de Jack Kerouac dans le discours poétique des chansons de H.F. Thiéfaine.
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« ange déchu », « clochards », « zonards » vivant « entre deux durs » ou « vagabond solitaire », les protagonistes des chansons de H.F. Thiéfaine se présentent fréquemment sous l’apparence des personnages « interlopes » et/ou « souterrains » qui peuplent l’univers des romans de Jack Kerouac. « L’errance » menée sans fin « au hasard de ma route », faisant surgir « idées noires » et « vibrations folles » et amenant régulièrement des rencontres « éphémères » avec « les p’tites frangines » ou des « spectres visqueux » décline au fil des textes du corpus la constellation de Sur la route et de ses variations ultérieures. Culminant dans l’appel à une « rédemption » multivoque et la révélation soudaine apportée par le « satori », le dialogue sous-jacent avec l’auteur de la Beat Generation se déroule au rythme complexe et lancinant d’un « blues tordu » dont on va tenter ici de suivre les détours.
- lundi 13 janvier à 18 h : « de l’autre côté / du passage obscur » : présence de Jay Mc Inerney dans le discours poétique des chansons de H.F. Thiéfaine
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Alors même que sa localisation dans la ville de New York – accessoirement de Los Angeles – et dans le cadre des USA – à l’exception d’une excursion au Japon – reste absente de la recréation qu’en propose le corpus thiéfainien, l’univers des romans de Jay Mc Inerney y est présent de façon récurrente, avec ses évocations d’un « oiseau de nuit » évoluant « dans la nuit des villes sans lumière » ou traversant « des villes au cœur sombre & meurtri » au ciel obscurci « par les gaz hilarants de tes vapeurs intimes » et dans lesquelles « les guérillas urbaines » se déroulent « dans la fumée des incendies sanglants ». Au rythme du « dernier taxi », des « ambulances » ou des « transferts suburbains », devant « les sorties du métro » ou les « ruines en instance », les « avenues » des « villes en fête » voient défiler « prédatrices » ou « Méduse en croisière » aux « phéromones de pieuvre », « les hauts talons des femmes » devenant le symbole de cette « alchimie des villes éclaboussées de sève » peuplées de « joyeux banquiers » et de « s’crétaires cunnibilingues ». Tandis que les protagonistes se présentent « les yeux dans mes Ray-Ban », « le bourdonnement des câbles à haute tension », les « antennes-paraboles-satellites » ou les « écrans cathodiques » – y compris ceux de la « vidéo mentale » ont pour fonction de masquer « la moiteur rance & la mauvaise conscience », sans pour autant réussir à canaliser les « turbulences ouvertes aux nuées souterraines » qui attirent les « joyeux fêtards crapoteux » tentant de fuir « le vide de la vie » à travers « orgies » et autres « bacchanales » des « labos clandestins » vécues le plus souvent en compagnie d’un « double pervers » : « la paille plantée / dans la narine », « la clarté chimique de ma nuit carcérale », « les chromosomes noircis au chiroubles » sont autant de tentatives « dérisoires » d’échapper au « vide de la vie » dans une « Babylone » où tout conduit inéluctablement à « imaginer le pire », où surgissent à chaque pas les « spectres des morts lumineux » ou les « fantômes aux danses astrales ». La sensation du « souffle de l’instant » ou le spectacle des « crépuscules d’automne » fait surgir le « scandale mélancolique » des « jours qui s’enfuient » pour conduire « de l’autre côté du passage obscur », le questionnement irrépressible du « combien de jours encore » se voyant cependant doté à l’occasion du contrepoint « plus lumineux » de l’attente d’un « jour nouveau ».
- lundi 10 février à 18h: « j’imaginerai sisyphe gonflé aux anabos » : présence d’Albert Camus dans le discours poétique des chansons de H.F. Thiéfaine
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La relecture décalée – mais à la précision infaillible – de la conclusion du Mythe de Sisyphe contenue dans le vers de Zoo zumains zébus qui donne son titre à la présente intervention, la réitération de la découverte de l’absurde – telle que la formule le même texte de Camus – dans l’évocation de L’étranger dans la glace, l’écho au « je me révolte, donc nous sommes » que propose le passage de « exigeant l’immortalité » à « exigeons l’immortalité » dans Animal en quarantaine, la définition d’un « bonheur tranquille » placé sous le signe de l’« inespoir » : autant de révélateurs de l’omniprésence de la pensée d’Albert Camus dans le discours thiéfainien dont l’œuvre littéraire et philosophique du prix Nobel 1957 constitue un point de référence essentiel. À travers le dialogue sous-jacent mené avec Camus tout au long de ses chansons, le poète et musicien, se présentant comme « franc-tireur » tout en maintenant une oscillation permanente entre la démarche du « solitaire » et l’accentuation « solidaire », revisite, actualise ou réaccentue de façon intensive le programme camusien tant dans sa création que dans son parcours artistique.
- lundi 10 mars à 18h : « ce sont des loups frileux au bras d’une autre mort » : présence de Hermann Hesse dans le discours poétique des chansons de H.F. Thiéfaine
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Résumé à venir.
- lundi 7 avril à 18h : « en ce temps-là les gens s’appelaient citoyens » : présence de Jean-Jacques Rousseau dans le discours poétique des chansons de H.F. Thiéfaine
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Résumé à venir
- lundi 5 mai à 18h : « sous la lune caustique & sanguine » : présence de Malcolm Lowry dans le discours poétique des chansons de H.F. Thiéfaine
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Résumé à venir.
- lundi 2 juin à 18 h : « plus vive qu’un mocassin dans la boue du bayou » : présence de James Lee Burke dans le discours poétique des chansons de H.F. Thiéfaine
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Résumé à venir.
Toutes les conférences sont proposées sur ZOOM: le lien est à demander à la conférencière ou au CTELA: ctela@univ-cotedazur.fr.
Pour en savoir plus sur les travaux de Françoise Salvan-Renucci sur H.F. Thiéfaine :
Le Projet Thiéfaine
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